De toutes les souffrances psychiques, la souffrance dépressive semble être la plus connue et paradoxalement la plus complexe.
De toutes les souffrances psychiques, la souffrance dépressive semble être la plus connue et paradoxalement la plus complexe. En parler autour de soi, suffit pour constater à quel point elle occupe les esprits. Dans les secteurs professionnels atteints ou non par la crise, au sein des familles, recomposées ou non.
Sur le plan étymologique « depressere » en latin signifie rabaisser, tirer vers le bas, c’est l’expérience de chuter, d’être casser, d’où l’importance de la mort et des désirs suicidaires dans la dépression.
En psychopathologie, la dépression implique trois domaines :
psychique: tristesse, douleur morale, dégoût de la vie, perte de l’estime de soi, la vie mentale ralentie,
somatique : altération du sommeil, de l’appétit, de la sexualité, plaintes somatiques diverses, agitation anxieuse ou inhibition motrice,
relationnelle : isolement, difficulté de contact, difficulté d’assumer une vie professionnelle ou affective.
La régression : conduit le dépressif à une pensée ralentie pour se souvenir, à une confrontation au vide, se plaint souvent d’être fatigué. C’est donc l’image même d’un moment de régression avec une fuite de la réalité liée à la reviviscence des personnes ou situations perdues. Tout semble s’arrêter, c’est la perte de l’élan vital.
La relation : du dépressif est une quête d’un objet perdu, aimé, avec des formes diverses (la dépression étant un concept qui regroupe plusieurs types de troubles). Le dépressif est tourné vers le passé, souvent vide de mots.
Les réflexions sur la dépression sont nombreuses toutefois ce qui est une caractéristique est la réaction de rupture du lien, ainsi la dépression pourrait se définir comme une réaction bio-psycho-sociale à une rupture de lien entendu comme la capacité à garder de l’intérieur une relation avec toute la charge affective qui donne sens à sa vie. La rupture de lien par la séparation, fin d’une situation, la mort… provoque un effondrement des défenses psychoimmunitaires.
Son traitement nécessite un aménagement du cadre thérapeutique et le déploiement de plusieurs étapes, il convient ainsi de se mettre à l’écoute des blancs intérieurs dans la relation, mettre en place un soutien, un étayage afin de traverser ensemble la crise dépressive et favoriser la capacité à se confronter à la réalité, au renoncement par la mise en mots pour retrouver du sens et l’acceptation de tous les souvenirs douloureux enfouis et des frustrations.
C’est la réanimation en apprivoisant et en rendant supportable la souffrance dépressive.